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La revue Cinéscopie, est une revue trimestrielle qui s’adresse aux amateurs de cinéma : cinéphiles et cinéphages, collectionneurs, cinéastes amateurs et autres curieux.

44 numéros ont été publiés de 2006 à 2016.

Ce blog vous propose de découvrir les anciens articles de la revue et quelques nouveaux textes publiés au gré de mes envies.


Les opinions exprimées dans les articles sont de la responsabilité de leurs auteurs. Elles ne représentent pas l’expression de la rédaction.

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vendredi 28 novembre 2014

COLLECTION - La plus belle trouvaille 2

VOTRE PLUS BELLE TROUVAILLE DE COLLECTIONNEUR 



Après P. Guérin et C. Bataille, Gilbert Sarradin nous livre à son tour sa plus belle trouvaille : MAX LINDER " Le Roi du cirque " (1924). 

Il y a de cela dix ans bientôt, je languissais de ne pouvoir acquérir en Super-8 quelques oeuvres du grand Max Linder lorsque, déambulant dans la salle Jean Vilar des " Cinglés du cinéma ", à Argenteuil, un quidam se proposa de m’apporter le lendemain une bobine de 180m de sa collection concernant cet artiste, sur quoi il était incapable de me donner des précisions. 

Le lendemain donc, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une copie espagnole intitulée Max Domader por Amor, en Super 8 son magnétique, que j’acquis pour une somme très raisonnable. A la projection, chez moi, je découvris une copie acceptable sur le plan de l’image, mais affligée d’un commentaire hispanique insupportable, décrivant l’action. Ce Max Domador por Armor était considéré comme un épisode d’une série intitulée Nuestros queridos comicos. Quel était donc cet OVNI ? 




Certaines scènes me disaient quelque chose, entre autres celle où Max, en habit de dompteur, fait face à un lion perché sur le dos d’un cheval. La traduction du titre me donnait Max dompteur par amour, mais la filmographie la plus complète de cet artiste ne le mentionnait pas. C’est alors que j’eus l’idée de consulter l’ouvrage de Maud Linder sur son père, dans l’édition Atlas : LES DIEUX DU CINEMA MUET. Banco ! Je découvris que le titre Le Roi du Cirque, film considéré comme perdu, fut d’abord intitulé Max dompteur par amour, sur le script original. Je venais de retrouver, sans le savoir, la moitié du dernier long métrage de Max Linder. Bien sûr, j’authentifiai rapidement sa partenaire Vilma Banky, qui sera, deux ans plus tard, celle de "Rudy" Valentino dans Le Fils du Cheik. 



Tarantino a bien raison, dans son film Inglourious Basterds, de citer Max avant Chaplin lorsque le jeune nazi cinéphile (Daniel Brühl) rencontre la directrice du cinéma parisien (Mélanie Laurent) afin d’essayer de la séduire. 

Gilbert Sarradin


(Article publié dans Cinéscopie n°23 - septembre 2011)


dimanche 23 novembre 2014

TECHNIQUE - Caméra - Pathé Webo

LA CAMÉRA PATHÉ-WEBO "Professional REFLEX 16 AT BTL"

Par Robert Guénet









Mes premiers essais cinématographiques furent tournés en 16 mm, non par un désir de jouer les petits professionnels, mais pour un motif plus terre à terre : peu argentés mais désirant un projecteur sonore d'un prix abordable pour nous, avec un ami passionné comme moi, nous avions fait l'acquisition aux puces de St Ouen d'un Pathé-Vox 16 (appareil plutôt rare maintenant dans ce format, mais c'était dans les années 50) et nous étions tout heureux de montrer aux amis et connaissances de vrais longs métrages, soit loués chez Chaffart (que les anciens ont dû connaître), ou empruntés à un ciné-club ami.

Lorsque vint le désir de tourner à notre tour des images plus personnelles, nos moyens limités furent affolés par ce qu'on pouvait trouver sur le marché de l'occasion et notre choix se porta alors sur une petite GIC à chargeur de quinze mètres avec pour tous réglages : distance et diaphragme. Elle semblait neuve et nous donna toute satisfaction car nous tournions en noir et blanc et généralement avec un pied (cet accessoire, à lui seul, mériterait une ample description) ! De ces modestes essais, il reste encore quelques bobines qui figurent parfois dans des commémorations du passé de notre ville.

Certes, les vitrines des magasins spécialisés ne manquaient pas d'attiser nos envies et j'ai souvent rêvé devant la Pathé-Webo M qui n'avait pas encore fêté ses dix ans (elle a dû être commercialisée vers 1946, sauf erreur*). Puis vinrent les obligations militaires (la guerre d'Algérie fut très longue pour nous) et le cinéma fut laissé un peu de côté. L'arrivée des enfants ne pouvait que raviver le désir de fixer leurs premiers pas mais il fallut se montrer plus raisonnable dans les formats de pellicule avec un matériel plus perfectionné. J'ai pu ainsi expérimenter le 8 mm, d'abord avec une Pathé "Lido" avec zoom à visée reflex adaptable, puis une Ercsam reflex avec tout ce qu'on peut souhaiter y compris la marche arrière, ensuite vint le super 8 avec les Beaulieu 5008, 7008, des Canon jusqu'à la 1014 XLS : j'étais converti au petit format.

Voilà une bien longue introduction pour vous dire que des vieux rêves peuvent ressurgir au moment où l’on ne s'y attend plus. C'est ainsi que lors de la dernière foire "Le village du Cinéma" place St Sulpice à Paris, je vis sur le stand de notre ami Carvalho le dernier modèle de celle qui m'avait tant fait rêver dans ma jeunesse : la Pathé-Webo "Professional Reflex 16 AT BTL". Un chèque - raisonnable, en plus - et le vieux rêve devint réalité. Mon plaisir d'avoir entre les mains cette belle machine me donne envie de partager avec vous ma découverte et je vais tenter de vous en faire une description fidèle.

La photographie de l'objet montre déjà la beauté de sa conception certes fortement influencée par la « Kodak  Spécial » et, d'entrée de jeu, on pressent déjà tout son équipement (il manque par contre l’œilleton caoutchouc de visée, sans doute victime du temps !) :

- Une tourelle verrouillable pouvant supporter trois objectifs monture "C" donc à vis (pas S.I) variables selon le format, (cette caméra était disponible en 16, 9,5 ou double super 8 mm) ou munie d'un objectif à focale variable (sur la photographie un Angénieux Type LC2   17"68 ouverture  1 : 2,2).

- Une visée reflex continue utilisant une mince lame à faces parallèles inclinée à 45°, une commande de l'obturateur variable en marche permettant de réduire les vitesses d'obturation et de réaliser des fondus enchaînés grâce à une marche arrière manuelle, une cellule reflex type "BTL" (behind the lens) non asservie, enfin des vitesses variables de 8 i/s à 68 ou 80 i/s soit 16 ou 18i/s, 24 i/s et 32 i/s avec, en plus, les possibilités d'image par image et de pose "B" sur une image. Le circuit galvanomètre-cellule est commandé par deux contacts : le volet du viseur et un contact frontal pour l'opérateur et il se trouve également coupé lors de l'ouverture de la caméra pour chargement ou déchargement.

- En utilisation normale (un moteur électrique adaptable existait en accessoire grâce à une sortie d'axe 1 image par tour) cette caméra étant "mécanique", la manivelle permettant son remontage est protégée par un signal sonore qui évite un blocage du ressort, ce même signal annonçant également l'arrêt prochain de la prise de vue.









- Un demi-tour du bouton décoré du Coq situé au dos de la caméra et le couvercle peut être enlevé découvrant la partie mécanique : un palpeur indique la réserve de film, la pellicule vierge sur bobines de 30 mètres est entraînée par un gros débiteur central et le chargement est automatique (après avoir manoeuvré les deux presseurs il est impératif de les libérer manuellement lorsque le film est arrivé à la bobine réceptrice).
- Un indicateur signale la présence de film dans la caméra (bobine de 15 ou 30 mètres), en plus du palpeur décrit plus haut, et un compteur d'images permet d'apprécier avec précision la durée d'une scène ou celle d'un trucage.  

Ajoutons que de nombreux accessoires pouvaient équiper cette caméra dont le poids est déjà assez respectable : 2, 2 kg avec la poignée et 30 mètres de pellicule !  
- Deux chargeurs 120 mètres se plaçaient sur le haut de la caméra par simple enlèvement d'une semelle de protection vissée, un moteur électrique 8/80 à tachymètre sous 8 volts fixé sur une semelle-support et alimenté par une batterie ou un bloc d'alimentation pouvant servir de chargeur pour la batterie, un compendium avec porte-filtres et parasoleil à soufflet, un viseur coudé en cas de visée normale difficile, un raccord microscope pour le macro-cinéma. Enfin, comme tout cela est estampillé « Made in France » on ne peut que s’associer au Coq Pathé pour lancer un superbe « Cocoricoooo ! ».                             






J'espère, en ces quelques lignes, avoir réussi à vous faire partager mon enthousiasme juvénile. Dans les années 70 une telle caméra coûtait encore fort cher, mais que de plaisir a-t-elle pu procurer. À vous de juger... 

*Elle figure dans l’almanach Prisma de 1947.


(Article publié dans Cinéscopie n°27 - septembre 2012)



mercredi 19 novembre 2014

COLLECTION - La plus belle trouvaille 1

VOTRE PLUS BELLE TROUVAILLE DE COLLECTIONNEUR

Par Pierre Guérin



Qui n'a pas connu, dans sa vie de collectionneur (en cinéma pour ce qui nous concerne), un événement fort ou exceptionnel avec la découverte inopinée, par exemple, d'un film ou d'un projecteur particulièrement recherché !
Enfin, l’objet de votre convoitise est là, dont on n’oublie pas les circonstances qui ont amené à son acquisition, sa place dans votre collection, ce qu’il est encore pour vous aujourd’hui. Ce sont ces moments d’émotion que nous vous demandons d’évoquer pour les lecteurs de CINÉSCOPIE.

Il serait étonnant que des Serge Bromberg, Claude Bataille ou José Agusti, entre beaucoup d’autres, n’aient pas quelques anecdotes souriantes à nous conter. Alors, amis lecteurs, faites nous part de votre plus belle trouvaille de collectionneur, en une demi page ou plus (style télégraphique accepté), une photo à l’appui étant la bienvenue. A vous maintenant d’alimenter cette rubrique.
Pour montrer l’exemple, voici un souvenir particulièrement fort dans mon parcours de cinéphile.

* * *
En janvier 1968, ma collection de films en était à ses balbutiements : quelques burlesques de bonne cuvée, en 9,5 et en 16 mm. Dix-huit titres en tout. Comme projecteur, un petit SADAR 9,5 acheté d’occasion chez Gayout, à Paris.

Je venais d’intégrer l’ORTF au titre de caméraman à la station régionale de Nantes, station qui avait des correspondants dans quelques villes proches. C’est par celui de la ville de Cholet, rencontré en reportage, que je fus mis sur la piste de la librairie Jeanne d’Arc, de cette même ville, qui faisait depuis longtemps la location de films 9,5. Cette institution désirait se défaire de son stock, la télévision ayant tari son commerce de location. Après un soupçon de marchandage, je me retrouvai abruptement à la tête de l’équivalent de 970 bobines de 100 mètres (97500 km de pellicule, vous avez bien lu, dont 22 km en carters de 10 et 20 mètres, intertitres à encoches). Pour la somme de 650 F de l’époque, soit 100 € d’aujourd’hui. De quoi ressentir un petit vertige, avouons-le.

La suspension de la camionnette qui m’apporta tous ces trésors eut bien du mérite à tenir le coup, vu le poids du chargement. Commença alors une période passionnante. Je consacrai de longs mois à identifier, classer, vérifier et réparer cette manne argentique. A mettre aussi sur des bobines de 250 et 300 mètres les films les plus intéressants. Car dans ce lot de 482 titres, il y avait des œuvres prestigieuses : Métropolis (500 m), Napoléon Bonaparte (1100 m), La lumière bleue (400 m), Michel Strogoff (1929 – 400 m), L’Argent (1928 – 600 m) Les Misérables (1925 – 600 m), Carmen (1926 – 400 m), Le Joueur d’échecs (1926 – 300 m). Venaient à ma rencontre Fritz Lang, Abel Gance, Leni Riefenstahl, Tourjansky, L’Herbier, Fescourt, Feyder, Raymond Bernard ! Sans parler des Chaplin, Keaton, Sennett, Lloyd, Linder, Laurel… Car il y avait aussi nombre de comiques et de dessins animés, ceux-là plus abîmés, car plus souvent loués. Et des titres en deux ou trois exemplaires, d’où la nécessité de prendre contact avec d’autres collectionneurs pour les céder ou les échanger. Ainsi de fil en aiguille et d’année en année se nouèrent bien des rencontres et se forgèrent bien des relations amicales, avec Roger Icart et Gilbert Bianchi en particulier, dès cette époque.

Une autre nécessité fut d’acquérir un projecteur performant pour les centaines d’heures de projection qui s’annonçaient. Ce fut un Heurtier Superson tri-films, (mon premier "vrai" projecteur !) dont je n’eus qu’à me louer.



Pierre Guérin et son Superson, et 3 paires d’yeux très attentifs

Instruit par cette expérience, je me mis en quête d’autres magasins de location de films 9,5, en France, et je découvris ainsi de nouvelles belles pièces à Nantes, Cherbourg, Rennes, Lorient, Châlons-sur-Marne, Clermont-Ferrand, Paris, Quimper et Grenoble.

Cette première et faramineuse découverte de Cholet déclencha donc en moi le réflexe du collectionneur, jusqu’alors embryonnaire. Elle me fut une source permanente de joies, dans les découvertes et les partages amicaux. C’est pourquoi cet évènement du 18 janvier 1968 reste encore vivace et cher à mon souvenir. D’autant que bien des films trouvés là sont toujours sur mes rayonnages et ressortent encore, ici et là, sur l’écran de ma petite salle. n


Envoyez votre anecdote à Pierre Guérin – 8 rue du Nivernais – 35135 CHANTEPIE – Ou : pierre.guerin35@sfr.fr


(Article publié dans Cinéscopie n°20 - décembre 2010)



jeudi 6 novembre 2014

TECHNIQUE - Projecteur - Le Heurtier Monoplay


LE HEURTIER MONOPLAY (Série 842)

Par Michel Gallois




Le projecteur Heurtier Monoplay (série 842), en super 8 mm sonore magnétique sur une piste, est un modèle dérivé de la série ST 42. Il sera suivi de la série 942 jusqu’à la fin des années « 70 » où la marque stéphanoise cessera malheureusement ses activités.






Cet appareil est bien conçu et sa fabrication est soignée. La fixité est bonne avec une griffe à deux dents, un presseur côté support escamotable ainsi que des presseurs latéraux. Deux débiteurs dentés de taille moyenne assurent un bon défilement. Les vitesses de 18 ips et 24 ips sont régulés électroniquement.

Le moteur est sur deux paliers à billes et l’unique courroie moteur est « montée à vie ». La majorité des paliers sont à billes et auto lubrifiés. Roue et vis sans fin en acier/bronze, came en acier traité, poli. Transmission du mouvement dans les bras par une cascade de pignons bourrés de graisse. Le refroidissement est assuré par une turbine, l’appareil ne chauffe pas.

La monture d’objectif est au standard E : Ø 32,5 mm. Le zoom de base est un Isco : 16,5 / 30 mm ouvert à 1,3 que l’on pourrait remplacer par l’excellent Schneider : 12 /30 mm Ø 1,3 de grande définition.

Le chargement automatique est assuré par un guide coulissant, un coupe film est incorporé. Le parcours sonore, avec palpeur, avant le débiteur denté sera repris par Beaulieu sur le 708 EL. 

Le cabestan est en acier gainé de caoutchouc afin d’améliorer l’adhérence du film.

L’amplificateur est de 5 W sous 8 . Un haut-parleur est incorporé sur le côté et une sortie extérieure est prévue. Une position muette préserve les têtes magnétiques qui sont de type longue durée avec blindage de sécurité.
Caractéristiques, à 24 ips, en réponse : 50 à 10 000 Hz.
Enregistrement automatique ou manuel avec surimpression possible et mixage avec deux réglages distincts : « phono » et « micro ».

Capacité de bobine de 250 mètres, poids d’environ 10 Kg.

Ce modèle a été présenté en 1975 et le prix moyen, en 1978, était de 2300 francs, avec, en option : casque, presseur à microbilles, zoom Schneider 12 / 30 mm Ø 1,3, enceinte habillée bois, valise.

La série 842 de l’époque proposait : le P 842 muet transformable en atelier en sonore 1 ou 2 pistes, le Monoplay, le Duovox et le Stéréovox.

J’ai acquis ce projecteur d’occasion, récemment et dans son emballage d’origine,complet. Il manquait seulement, la petite bobine d’essais sonores de 15 mètres pistée, fournie à l’origine. Tout fonctionne parfaitement, aussi bien en muet que sonore (lecture et enregistrement) et ceci après 30 ans…

Le fonctionnement de cet appareil est agréable. Il est silencieux et son bruit mécanique feutré est rassurant. Il est lumineux avec ses 100 W (1), en comparaison avec d’autres modèles équipés de lampes de 150 W. Sa lumière est blanche et bien répartie, il ne chauffe pas, il donne une reproduction bien droite et nette du son. La puissance est suffisante. La qualité de projection des images est excellente avec le Schneider et les bras acceptent des bobines de 300 mètres sans fatiguer tout comme le passage de longs métrages sans
problème le font apprécier.

En décrivant ce projecteur, je ne peux m’empêcher de penser à monsieur Gilbert Grégoire qui parlait de ces appareils de la marque Heurtier avec tant d’amour ! Il aimait communiquer son savoir et sa passion pour la belle fabrication.


(1) Lampe quartz à miroir dichroïque en 12 V / 100 W avec bague de réglage afin d’affiner le centrage.





 (Article publié dans Cinéscopie n°14 - juin 2009)


mercredi 5 novembre 2014

HISTOIRE - Burlesque - Les comiques américains partent en guerre...

QUAND LES COMIQUES AMÉRICAINS DU MUET PARTAIENT EN GUERRE : Charlie Chaplin, Mack Sennett, Harold Lloyd, Buster Keaton et Harry Langdon

par Georges D’Acunto

Tout est bon pour faire rire ! Même la guerre et ses conséquences, qui pourtant ne sont pas risibles. Pour parvenir à la tourner en dérision, il faut beaucoup de respect envers l’être humain, de la finesse et du talent de la part du metteur en scène! C’est du moins mon avis, quand on sait qu’un conflit, tel que la grande guerre, a causé la mort deplusieurs millions d’êtres humains et que l’on en a dénombrés pas moins de 50 millions à la fin de la seconde guerre mondiale. Aussi, durant la période du cinéma muet, peu de cinéastes américains ont réalisé des films comiques relatifs à la guerre. Les oeuvres cinématographiques dramatiques, dont le cadre fut la guerre, seront réalisées, non pas pour la glorifier, mais plutôt pour la dénoncer par un plaidoyer en faveur de la Paix entre tous les peuples par les plus célèbres réalisateurs du moment : D.W. Griffith avec Naissance d’une Nation (1914), film qui relate la vie d’une famille fauchée de plein fouet par laguerre de sécession, Thomas Ince avec Civilisation (1916) et King Vidor avec La Grande Parade (1925). L’histoire de ces deux films se déroule durant les années de la guerre 1914/1918. Nos trois metteurs en scène exprimeront, par les images sans complaisance, quelles furent les horreurs de la guerre !

Ce fut donc une gageure pour les producteurs, les réalisateurs et acteurs de films comiques, que d’exploiter la guerre d’une façon grotesque et burlesque à l’écran. Charlie Chaplin, Mack Sennett, Harold Lloyd, Buster Keaton et Harry Langdon sont les plus illustres personnages du burlesque américain qui s’engagèrent dans des réalisations plus ou moins marquantes, afin de dénoncer aussi avec vigueur, en s’en moquant, l’absurdité des conflits.

Essai filmographique

CHARLIE CHAPLIN

Production : Charlie Chaplin-First National.
Distribution :First National Exibitor’s Circuit.
16 décembre 1918 : THE BOND
Autre titre : Charlie Chaplin in a Liberty Loan appeal.
Tournage : du 15 au 22 août 1918, au studio Chaplin sur Sunset et au 14/6 la Brea Avenue à Hollywood.
Réalisateur/ scénario : Charlie Chaplin.
Assistant réalisateur : Charles ‘‘Chuck’’ Riesner
Opérateur : Rollie Totheroh.
Décors : Charles D. Hall
Interprètes : Charlie Chaplin (Charlot), Edna Purviance (la fille), Sydney Chaplin (le Kaiser), Albert Austin (un copain), Henry Bergman (John Bull)*, Dorothy Rosher (Cupidon), Al Blake et Cliff Brouwer (un soldat ou un marin).
1 bobine.
Formats réduits : Super 8mm, 16mm. Dane Films.
Le sujet : « Dans ce petit film Chaplin est rejoint par Edna Purviance, Sydney Chaplin, et la jeune Dorothy Rosher. Charlot avec ses partenaires miment les liens qui unissent l’amour, l’amitié, et la liberté. À la fin on voit Charlot armé d’un énorme maillet, sur lequel est mentionné ‘‘Liberty Bonds’’, il assomme le Kaiser qui apparaît arrogant et menaçant. Puis, Charlot fait appel aux spectateurs pour participer à l’effort de guerre en achetant les ‘‘Liberty Bonds’’, et les salue. »




Notes :
Il est précisé que The Bond, court métrage de propagande pour souscrire à l’achat des Bons de la Liberté, fut donné au gouvernement américain, produit et distribué gratuitement. Sa diffusion eut lieu dans tous les cinémas des États-Unis, au cours de l’automne 1918.
L’enfant Dorothy Rosher, alors âgée de cinq ans, a perçu un salaire de 10 dollars par jour, pour avoir travaillé sur le tournage de The Bond les 17 et 19 août 1918. Fille du cameraman Charles Rosher, (née Nancy Ann Rosher le 10 juillet 1913 à Porterville, Californie, elle est décédée près de Ojai, Californie, le 10 août 2000). Dorothy deviendra une actrice de l’écran plus connue sous le nom de Joan Marsh.
* Ce rôle a été confié à Henry Bergman, pour la version anglaise. Pour une raison ignorée, il n’apparaît pas dans la version américaine.




20 octobre 1918 : SHOULDER ARMS.
Tournage : du 27 mai au 16 septembre 1918, au studio Chaplin sur Sunset et au 14/6 la Brea Avenue à Hollywood.
© Charles Chaplin : 20 octobre 1918. LP12964.
Titre français : Charlot Soldat.
Autre titre : Production n° 2 Camouflage. *
Réalisateur/ scénario : Charlie Chaplin.
Assistant réalisateur : Charles ‘‘Chuck’’ Riesner
Opérateur : Rollie Totheroh.
Décors : Charles D. Hall.
Interprètes : Charlie Chaplin (le Sammy), Edna Purviance (la jeune française), Sydney Chaplin (le sergent américain/ le Kaiser), Tom Wilson (le sergent du camp d’entrainement), Albert Austin (l’officier américain/ un soldat allemand), Henry Bergman (l’officier allemand/ Hindenburg/ le barman américain), Jack Wilson (le Kronprinz/ un soldat allemand), Loyal Underwood (le petit capitaine allemand).
Formats réduits : Super 8mm. 16mm.
Le sujet : « Charlot est enrôlé dans l’armée américaine. Après son passage au camp d’entraînement, il est envoyé en France. On l’affecte dans une tranchée où il se prend d’amitié avec le sergent. Volontaire pour une mission sans retour, Charlot passe derrière les lignes ennemies, habilement camouflé en arbre, et il se déplace, sûrement, avec difficulté. Notre Sammy porte secours à une jeune fille française qui, toutefois, est arrêtée par une patrouille allemande, pour aide aux Alliés. Le sergent est lui aussi envoyé en mission où les teutons le capturent, alors qu’il télégraphiait des messages codés aux alliés. Charlot le sauve du peloton d’exécution et s’enfuit. Plus tard, il libère la jeune fille et le sergent qui a été de nouveau fait prisonnier. Avec leur aide, notre héros enlève le Kaiser, et sa suite, venu inspecter les troupes, et le livre à l’état major des Alliés. Charlot est porté en triomphe par la foule en liesse, qui le fait sauter en l’air… mais ce n’était qu’un rêve !... deux camarades du camp d’entraînement secouent énergiquement Charlot… qui se réveille avec peine. »





Notes :
Chaplin fit un périple de plus d’un mois sur la côte Est des États Unis, en faveur de la troisième campagne pour les Bons de la Liberté, en compagnie de Mary Pickford, Douglas Fairbanks et Rob Wagner, dont il se sépara, à Washington, pour partir vers les États du Sud (M. Pickford et D. Fairbanks, avaient convenu d’aller soutenir l’emprunt des Bonds vers les Etats du Nord).
De retour à Hollywood, au début du mois de mai 1918, Chaplin songea à tourner un court métrage, en deux bobines, ayant pour sujet Charlot s’en va-t-en guerre, et il fut prêt, à la fin du même mois, à commencer cette nouvelle réalisation, sous le titre : * Camouflage (titre selon la trace retrouvée), qu’il va rebaptiser Shoulder Arms (traduisez : Portez armes). En 1917 Chaplin, avait été considéré, par la presse, comme un embusqué et traité de déserteur. Ses amis lui avaient déconseillé de choisir le thème de la guerre comme sujet, pensant qu’il se mettrait le public à dos. Mais devant la détermination de Chaplin de vouloir réaliser Charlot Soldat, ils lui conseillèrent, une fois le tournage terminé, de différer sa distribution craignant que ce long métrage comique, sur la vie militaire, en tant de guerre, ne soit qu’un sujet déplacé. Toutefois le film sortit le 20 octobre 1918, trois semaines avant l’armistice et il connut un énorme succès. Ce qui incita toute la presse cinématographique à tenir des propos dithyrambiques au sujet de l’oeuvre de Chaplin, en assurant le public que Shoulder Arms n’a, à aucun moment, porté atteinte à la dignité du combattant, ni qu’il a cherché à le ridiculiser. Il n’y eut aucune critique hostile de cette satire parodie de la guerre, qui fut considérée unanimement, par les critiques, comme le chefd’oeuvre de Chaplin jusqu’à l’apparition de The Gold Rush (la Ruée vers l’or 1925).
Plusieurs scènes de Shoulder Arms furent coupées par Chaplin, qui souhaitait diviser le film en trois actes.
- Le premier représentait Charlot dans la vie civile, marié et père de trois petits garçons, avec qui il se promène en ville. À un moment, il disparait du champ, sans doute pour aller boire
dans le bar, pendant que les gosses l’attendent sagement. Puis il revient, s’essuyant la bouche avec son mouchoir, il semble content de lui, et tous les quatre rentrent au foyer.
- Le second acte se déroule au domicile de Charlot où il est sous l’emprise d’une épouse acariâtre et autoritaire, que l’on ne voit jamais, mais dont on se doute qu’elle est violente. Elle est de grande taille et de forte corpulence, vu les sous-vêtements suspendus sur la corde à linge. Elle oblige Charlot à effectuer les tâches ménagères. Pendant qu’il prépare docilement le repas, elle le bombarde d’ustensiles. Une lettre salvatrice est apportée par le facteur. Elle l’informe qu’il est invité à s’engager dans l’armée pour aller combattre en France. Charlot voit là le signe de sa délivrance…
- Le troisième et dernier acte, mis au rebut par son réalisateur, nous montre Charlot passant la visite médicale. Il est reçu par le sergent du conseil de révision (joué par Alf Reeves, le directeur du studio Chaplin) qui l’invite à se déshabiller. Charlot, très timide, évite la secrétaire (Edna Purviance), alors qu’il a dénudé son torse pour la consultation. Le nom du médecin Francis Maud, mentionné sur la porte de son cabinet, l’inquiète un peu. Il est enfin reçu par le docteur Maud (Albert Austin). On suit alors en ombre chinoise, à travers la porte du
cabinet médical, dont le panneau est en verre dépoli, la consultation pratiquée par ce médecin, La séquence la plus comique est celle ou Charlot a avalé une longue sonde et une pince. C’est avec un gros hameçon attaché à un fil, que le praticien arrive à extraire de la gorge de Charlot ces objets. Ce dernier sort du cabinet, félicité par le docteur qui lui serre la main. Il est apte pour son engagement. Le film devait notamment se terminer par un banquet, auxquels participaient toutes les têtes couronnées et les chefs d’états alliés, en l’honneur de Charlot, à qui ils portaient un toast pour le remercier d’avoir capturé le Kaiser. La séquence ne fut jamais tournée. Quelques photos furent prises de la salle décorée. Sans doute un repérage fut-il effectué.
Si The Great Dictator (Le Dictateur 1940) a été la réaction de Chaplin face à Hitler pour dénoncer la Deuxième Guerre mondiale, Shoulder Arms fut celle de Charlot face au Kaiser pour condamner la Grande Guerre. Un film significatif, bien que peu novateur, comme sujet, quand on l’observe attentivement. Chacun des deux films marquent à jamais une grande étape dans l’histoire du cinéma.

MACK SENNETT

20 mars 1919 : YANKEE DOODLE IN BERLIN
Autres titres : War Story for Jones - The Kaiser’s Last Squeal.
Producteur : Mack Sennett.
Disributeur USA : Hiram Abrams; Sol Lesser. 2 mars 1919. *
Réalisateur : F. Richard Jones.
Superviseur/ Scénario : Mack Sennett.
Opérateurs : Fred Jackman & J.R. Lockwood.
Interprètes : Bothwell Browne (le Capitaine Bob White), Ford Sterling (le Kaiser, Guillaume II), Malcolm St. Clair (Le Prince héritier), Bert Roach (Von Hindenburg), Eva Thatcher (l’épouse du Kaiser), Marie Prevost (la jeune femme belge), Charles Murray (le soldat irlandais), Joseph ‘‘Baldy’’ Belmont (Von Tirpitz), Chester Conklin (L’Officier des Hussards de la mort), Wayland Trask, Charles Lynn, Juanita Hansen, Fanny Kelly, Kalla Pasha, Charles ‘‘Heini’’ Conklin, Eddie Foy, Laurel Lee Hamilton, Sennett Bathing Girls, Jane Allen, Chester Conklin, Bobby Dunn, James Finlayson, Harry Gribbon, Harriet Hammond, Phyllis Haver, Frank Hayes, Pat Kelly, Edgar Kennedy, Myrtle Lind, Marvel rea.
5 bob.





Le sujet : « L’État-major des alliés envoie, pour une mission dangereuse en Allemagne, le capitaine aviateur américain Bop White, afin de voler les plans de l'ennemi que détient personnellement le Kaiser. Bob se travesti en femme pour approcher et prendre au piège Guillaume II, dont la faiblesse pour les femmes est bien connue. Il flirte avec le Kaiser, ce qui rend jaloux le maréchal Von Hindenburg et le Prince héritier. Notre héros le séduit alors qu’il effectue, avec lui, une danse orientale. Von Hindenburg, fou de rage, divulgue à la femme du Kaiser, que son mari visite une femme dans sa chambre, et le résultat final est désastreux pour les trois rivaux. Toutefois Bob n’oublie pas sa mission, il réussit à voler les secrets militaires et l'ennemi est défait à temps. »
Copie : 35mm. Department of Film the Museum of Modern Art, New York.

Notes :
‘‘Le film commence à vive allure mais à la fin de la dernière bobine, il perd de son mordant. Les difficultés de soutenir à l'écran une heure d’une farce absolue sont trop grandes, surtout pour l’ensemble des comiques de Sennett et pour leurs ressources. Maintenant, le sujet a perdu son intérêt alors que la guerre est finie. Bothwell Browne, dans le rôle d'un aviateur américain, utilise son adresse en se maquillant en femme pour entrer dans la confidence de l'ancien empereur d'Allemagne, se joue de l'ex-impératrice et de l’ancien prince héritier. Il a sa place aux côtés des comiques habituels de Sennett : Conklin, Murray, Turpin et les autres qui jouent avec la vigueur et l'effet comique du bon vieux temps. Les scènes de guerre de la production sont, dans l’ensemble, bien réalisées ''. (The Moving Picture World. Volume 41, n° 2, du 12 juillet 1919).
* Au début de 1919, Hiram Abrams était l’agent des ventes du film. Mais en mars 1919 la firme Sol Lesser a acheté les droits exclusifs de Yankee Doodle in Berlin à Mack Sennett pour les États-Unis et le Canada, et elle a commencé à les vendre à plusieurs états. Une publicité particulière du film comprenait un spectacle de rue, au cours de plusieurs voyages, avec la participation de la célèbre troupe des Mack Sennett Bathing Girls qui se produisait avant et après chaque projection, dans les grandes villes. Bothwell Browne, l'acteur principal du film, qui se travestit en femme, figure en personne dans ces spectacles donnés dans de nombreuses villes, où il effectue une danse orientale avec les Bathing Girls de Sennett. Cette danse constitua un des principaux numéros de la partie théâtrale du programme. Les autres apparitions des filles leur permirent de se faire admirer comme des modèles bien fait, en tableaux vivants, et de défiler une fois de plus sur la scène en donnant au public une vision réelle d’elles mêmes et de leurs bonnes moeurs. Cette partie du spectacle changeait légèrement dans les différentes villes, et à un moment donné Sol Lesser ajoutera une chanson - inspirée par l'apparition des nymphes marines - intitulée : "Help! Help Mr. Sennett.’’. Phyllis Haver, Juanita Hansen, et Harriet Hammond faisaient également partie de la distribution. La première du film eut lieu au Tivoli, à San Francisco le 2 mars 1919. Le spectacle a beaucoup voyagé pour se retrouver à New York le 29 juin 1919. Le film porte une second titre Kaiser's Last Squeal, et il est à noter que, par la suite, Yankee Doodle in Berlin a été distribué en 2 bobines.
Yankee Doodle in Berlin a été annoncé dans les catalogues et périodiques suivants :
- Exibitor’s Trade Review, du 19 juillet 1919, p. 565.
- The Motion Picture News, du 8 mars 1919, p. 1417.
- The Motion Picture News, du 12 juillet 1919, p. 597.
- Variety, du 7 mars 1919, p. 68, du 14 mars 1919, p. 44,
(article signé Jack Josephs).
- Wid’s Film Daily, du 13 avril 1919, p. 3.

HAROLD LLOYD

21 juillet 1918 : KICKING THE GERM OUT OF GERMANY
© : 15 juillet 1918; LU 12649.
Producteur : Hal Roach- Rolin Film Company.
Distributeur : Pathé Exchange.
Début du tournage, la semaine du 25 mai 1918.
Réalisateur : Alf Goulding.
Titres : H.M. Walker.
Opérateur : Walter Lundin.
Interprètes : Harold Lloyd, Bebe Daniels, Harry ‘‘Snub’’ Pollard, William Blaisdell, ‘‘Little’’ Sammy Brooks, Lige Cromley, William Gillespie, James Parrott, M.A. Laswell, Charles E. Stevenson, Helen Gilmore, Oscar Larson, Noah Young, Estelle Harrison, Lew Harvey, Wallace Howe, Belle Mitchell, E. Smith, Bob Sherry, Dee Lampton, Max D. Hamburger, William Peterson, Hazel Powell, Myrtle Watson, Burdette Fay, Billy Armstrong, Bud Jamison.
1 bob.
Le sujet : « Lloyd est un soldat américain combattant en France qui s’endort dans les tranchées. Il rêve qu’il va secourir une infirmière de la croix rouge retenue prisonnière par le Kaiser à Berlin. »

Notes :
Les films Kicking the Germ out of Germany et Somewhere in Turkey, font d’Harold Lloyd un patriote qui sert son pays, en faisant rire le public du cinéma en temps de guerre. C’est toutefois ce que s’accordent à dire les autorités américaines à son sujet.
‘‘ (…) Son sens de la parodie est très drôle’’ (Motion Picture News du 6 juillet 1918).
Film également annoncé dans le périodique suivant :
- The Moving Picture World du 13 juillet 1918.





3 septembre 1922 : GRANDMA’S BOY.
Tournage du 22 octobre 1921 au 4 mars 1922.
©: 27 avril 1922; LU 17796
Titre français : Le Talisman de grand-mère.
Producteurs : Hal Roach Studio-Pathé Picture
Distributeur : Associated Exhibitors.
Réalisateurs : Fred C. Newmeyer & Sam Taylor.
Editeur : Thomas J. Crizer.
Titres : H.M. Walker.
Scénario : Harold Lloyd, Hal E. Roach, Sam Taylor, Jean Havez & Thomas J. Crizer.
Opérateurs : Walter Lundin & Henry Kohler.
Accessoiriste : Fred Guiol.
Interprètes : Harold Lloyd (le garçon/ Le grand-père), Mildred Davis (la Fille), Anna Townsend (la grand-mère d’Harold), Charles E. Stevenson (Le rival / L’officier barbu de l’Union), Noah Young (le Shérif), Dick Sutherland (le vagabond), Mark Jones (la vieille femme), Gus Leonard (Un fermier), Mae Wallace (la mère de la fille), Wallace Howe, ‘‘Little’’ Sammy Brooks, William Gillespie, Roy Brooks, George Rowe et Gaylord Lloyd * (des citadins).
5 bobines.
Le sujet : « Harold, toujours amoureux de Mildred est, dans ce film, d’une timidité maladive et son rival le maltraite sans arrêt dans le but de l’humilier. La grand-mère de notre héros est convaincue qu’il est capable de le vaincre et lui raconte les exploits héroïques de son feu grand-père au cours de la guerre de sécession. Puis elle lui remet un talisman pour conjurer le mauvais sort et prouver sa bravoure. L’occasion lui sera donnée de montrer son courage. En effet, le shérif organise une chasse à l’homme. Il s’agit d’un criminel dont tout le monde a peur et Harold le capture à lui tout seul. Puis il donne une bonne raclée à son rival, qui, effrayé lui demande grâce. Notre héros est convaincu qu’il doit ses prouesses au talisman de grand-mère, et Mildred l’admire. C’est alors que l’aïeule, fière de son petit-fils, lui avoue que le ‘‘talisman’’ n’est, en réalité, que le manche de son parapluie ! »

Notes :
Bien que ce film ne soit pas un film de guerre dans son intégralité, les séquences relatives à la guerre de sécession font qu’il a été mentionné comme tel.
* Gaylord Lloyd était le frère ainé de Harold.
Le coût de production de Grandma’s Boy fut de 86.012,38 dollars, le film en rapporta 975.623 brut.
Film annoncé dans les périodiques suivants :
- Variety du 16 juin 1922.
- Photoplay du juillet 1922.
- The New York Times du 4 septembre 1922.
- The Film Daily du 10 septembre 1922.
Formats réduits : 9,5mm, 8mm, Super 8mm, 16mm. Film Office. (copie incomplète, 3 bobines). 16mm. KodascopeSuper 8mm. Blackhawk Films Inc. Version sonorisée. 16mm. Time Life (copie incomplète).

BUSTER KEATON

5 février 1927 : THE GENERAL.
© Joseph M. Schenck. 22 décembre 1926. LP23453.
Titre français : Le Mécano de la General.
Producteurs : Joseph M. Schenck-Buster Keaton Productions.
Distributeur : United Artists Corp
Réalisateur/ scénario : Buster Keaton. & Clyde Bruckman
Adaptation : Al Boasberg & Charles Smith. D’après un récit de William Pittenger The Great Locomotive Chase
Directeur technique : Fred Gabourie.
Opérateurs : J. Devereaux Jennings & Bert Haines.
Montage : J. Sherman Kell & Harry Barnes.
Interprètes : Buster Keaton (Johnnie Gray), Marion Mack (la fille, Annabelle Lee), Glen Cavender (Capitaine Anderson), Jim Farley (le général Thatcher), Charles Smith (le père d’Anabelle), Frank Barnes (le frère d’Annabelle), Frederick Vroom (un général sudiste), Franck Agney (le sergent recruteur), Joe Keaton, Tom Nawn & Mike Donlin (des généraux nordistes).
8 bobines.
Formats réduits : 8mm, 16mm. Blackhawk Films CoSuper 8mm, 16mm. Glenn Photo Supply
Le sujet : « Johnnie Gray, un jeune conducteur de locomotive, se trouve en Géorgie au début de la Guerre de sécession, et, bien qu'il essaie de s'enrôler dans l'armée confédérée, il est rejeté à cause de sa profession jugée utile. Sa fiancée, Annabelle, est en route pour visiter son père quand les soldats de l’Union volent le train dans lequel elle se trouve. Johnnie leur donne la chasse dans une autre locomotive, qu’il vole, appartenant à l’armée de l’Union. Il aide Annabelle à s’évader et, avec la locomotive volée, ils prennent le chemin du retour. Cette fois ils sont poursuivis à leur tour. Johnnie arrive à temps pour informer les Confédérés que l’Union prépare une importante offensive. En conséquence, Johnnie est promu lieutenant pour ses actes de bravoure, et obtient l'amour d'Annabelle. »
Formats réduits : 8mm, Super 8mm, 16mm. Blackhawk Films.

Note :
L’histoire de ce film est tirée, en grande partie, d’une histoire vraie.

HARRY LANGDON





9 novembre 1924 : ALL NIGHT LONG.
© Pathe Exchange, Inc (Mack Sennett). 29 octobre 1924.
LU2071329.
“Harry Langdon Comedies”
Autres titres : Over Here. - Soldier Story. - War is Swell.
Titre français : Mon ex-sergent.
Producteur : Mack Sennett Comedies. Production n° 151.
Distributeur : Pathé Exchange, Inc.
Réalisateur : Harry Edwards.
Superviseur : F. Richard Jones.
Éditeur : William Hornbeck.
Scénario : Vernon Smith & Hal Conklin.
Opérateurs : William Williams, Lee Davis & Errnie Crockett.
Titres : J. A; Waldron.
Interprètes : Harry Langdon (le Boy, Harry), Natalie Kingston (Nanette), Fanny Kelly (sa mère), Vernon Dent (le sergent Gale Wyndham), Billy Gilbert, Vance Veith, Leo Sulky, Andy Clyde.
2 bobines.
Formats réduits : 16mm. Comedy Capers. 1 bob (copie incomplète), sous le titre : Over the Top. 8mm, Super 8mm, 16mm. Blackhawk Films, Inc. 9,5mm, 8mm. Film Office. 1 bob (copie incomplète) 8mm, 16mm. Kodascope
Le sujet : « Harry s’est endormi dans un théâtre où il se réveille bien après sa fermeture. Il trouve un mot que son épouse lui a laissé, épinglé sur son veston, l’informant qu’elle rentre à la maison sans lui. Il cherche à sortir des lieux et se retrouve au bureau du théâtre. Il surprend trois cambrioleurs en action. L’un des trois voyous est son ancien sergent avec qui il s’est battu à en France lors de la Grande Guerre. C’est lui qui reconnaît Harry, et tous les deux évoquent les souvenirs de la guerre et leur rivalité concernant Nanette Bourguigon, une jolie française. Les deux rivaux en viennent aux mains, car l’ex-sergent, qui est bagarreur, en veut terriblement à Harry d’avoir, pendant une bataille, involontairement porté secours au colonel. Cet acte lui valut le grade de lieutenant. Ce qui fait que Nanette, impressionnée par cet avancement, s’était amourachée d’Harry. Pour revenir au temps présent, la police est alertée et elle arrive au théâtre, met sous les verrous les deux acolytes de l’ex-sergent qui, lui, se tire d’affaire. Mais la rancoeur est telle qu’une bagarre éclate entre lui et Harry. On retrouve Harry et son rival portant des pansements sur le visage et sur tout le corps. Ils sont promenés, assis sur un grand landau fait d’osier, conduit par Nanette. Deux petits garçons et une petite fille les accompagnent, dont il reste à déterminer la paternité. Une parade militaire se dérouledevant nos deux héros qui, d’un seul homme, se lèvent pour lasaluer. »
Copies : Nederlands Filmmuseum, Amsterdam, Nederland. - Department of Film the Museum of Modern Art, New York.35

Note :
La séquence de la Parade est une prise de vues
d’actualités de l’époque.

1er mai 1926 : SOLDIER MAN.
© Pathé Exchange, Inc. (Mack Sennett). 28 avril 1926.
LU22654.
Autres titres : Langdon Story. – Soldier Boy. – King’s Up.
Producteur : Mack Sennett Comedies. Production n° 202.
Distributeur : Pathe Exchange, Inc.
Réalisateur : Harry Edwards.
Superviseur : J. A. Waldron.
Éditeur : William Hornbeck.
Scénario : Frank Capra & Arthur Ripley.
Opérateur : William Williams & Ernie Crockett.
Titres : A. H. Giebler.
Interprètes : Harry Langdon (Harry/ le Roi Strudel), Natalie Kingston (son épouse/ la Reine), Frank Whitson (le général Von Snootzer), Vernon Dent (le premier ministre), Andy Clyde, Andre Bailey, Connie Dawn, Muriel Montrose.
bobines *
Formats réduits : 8mm, Super 8mm. 16mm. Blackhawk Films. 8mm. Kodascope 1938 (copie incomplète).





Le sujet : « Des scènes d’actualités, tournées aux Etats Unis, nous montrent la foule des grandes villes exprimer sa joie parce que la Paix est retrouvée. Le retour des navires de guerre avec les troupes armées se trouvant à bord clôture l’événement. Harry est un soldat américain, échappé d’un camp de prisonniers tenu par les Allemands, alors que l’armistice vient d’être signée, le 11 novembre 1918. Harry, qui erre dans la campagne de la vieille Europe, ignore tout de la fin du conflit. Il tient à jour son journal de guerre et, arrivé au 1er janvier 1919, il arrive au royaume de Bomania, où sa Majesté Strudel, le 13ème du nom, un monarque alcoolique, règne insouciant de ce qui l’entoure. Harry, qui est le sosie du roi, ignore que le peuple de Bomania se rebelle contre le régime et demande à son souverain de signer un traité de paix, pour que la rébellion cesse. Le premier Ministre implore son Roi de signer ce document, mais ce dernier est tellement ivre qu’il n’est pas en état de satisfaire cette demande. Le général Von Snootzer, qui est contre la paix, en profite pour le faire enlever, et le tenir prisonnier dans un lieu secret. Le Premier ministre, parti à la recherche du monarque, rencontre Harry, le soldat américain dont la ressemblance avec son roi est frappante, et tout de suite imagine le parti qu’il peut en tirer pour sauver la paix. Avec ses acolytes il ramène Harry au palais, qui est aussitôt revêtu de la tenue royale, est coiffé d’une couronne et placé sur le trône. On lui fait signer le traité de paix. L’événement est accueilli avec allégresse par le peuple et les courtisans du Roi dansent dans le palais. La Reine, qui veut tuer son roi parce qu’il l’a insulté, tombe sous le charme de Harry, lorsqu’elle le reçoit dans son boudoir, et renonce à son projet criminel, croyant que le roi l’aime encore. En somme tout se déroule parfaitement pour notre héros. Mais ce n’est qu’un rêve… Harry s’est endormi dans la chambre à coucher de sa maison, vêtu de sa tenue militaire. Il est réveillé par son épouse (qui est le portrait craché de lareine) elle le presse et lui rappelle qu’il doit se préparer pour s’en aller à la parade à laquelle il participe. »
Formats réduits : Super 8mm. 16mm Blackhawk Films, Inc.

Notes :
film annoncé dans Motion Picture News (sans autre précision).
* Soldier Man a été tourné en 4 bobines. Pour une raison indéterminée il sera réduit à 3 par la production.

En conclusion, nous constatons que les parodies portées à l’écran sur la guerre de sécession et sur la grande guerre, ont été peu nombreuses, au temps du muet, à Hollywood. Les grands comiques américains de l’époque s’y sont risqués sachant pourtant qu’au moindre faux pas, ils pouvaient devenir impopulaires auprès du public ! 

Sources :
Tous droits réservés pour les reproductions des clichés photographiques, photogrammes, et illustrations.
- BUSTER KEATON, Jean-Pierre Coursodon. Éditions Atlas Lherminier, Paris 1986.
- CHAPLIN ENCYCLOPEDIA (THE), Glenn Mitchell, Éditions B.T Batsford Ltd London, 1997.
- CHAPLIN SA VIE SON ART, David Robinson, Éditions Ramsay, Paris, 1985.
- FILMS OF MACK SENNETT (THE), Warren M. Sherk. Édition Scarecrow Press, London, 1998
- HAROLD LLOYD ENCYCLOPEDIA (THE), Annette D’Agostino Lloyd, Éditions McFarland, 2004.
- MACK SENNETT ‘‘IL RE DELLE COMICHE’’, David Turconi. Éditions Dell’ Ateneo, Rome 1961.
- PETITS MAÎTRES DU BURLESQUE AMÉRICAIN (LES), 1909 – 1929, Jean-Jacques Couderc, CNRS Éditions, Paris 2000.
- TOUT CHAPLIN, Jean Mitry. Éditions Cinéma Club, dirigé par Pierre Lherminier, 1972. 


 (Article publié dans Cinéscopie n°13 - Mars 2009)